Seules 16% des femmes déclarent ne pas perdre leurs cheveux du tout (IFOP). Pourtant, la perte de cheveux reste un tabou. L’alopécie androgénétique qui se traduit par une chute de cheveux d’origine hormonale est encore assez méconnue, ce qui ne facilite pas le parcours des femmes qui y font face. Si vous vous sentez concernée, cet article est là pour vous orienter dans votre parcours thérapeutique.
Qu’est-ce que l’alopécie androgénétique
Cause et origine
L’alopécie androgénétique est généralement causée par deux facteurs : une prédisposition génétique et un excès d’hormone mâle, dite androgène. Ces hormones, naturellement produites chez la femme par les ovaires ainsi que les glandes surrénales, sont très sensibles aux cycles de votre corps. Le cycle menstruel, la ménopause, une contraception hormonale ou la grossesse peuvent altérer la production des androgènes.
Cette hormone a un rôle important dans le développement des cellules du corps humain et affecte notamment le follicule pileux. Le problème : quand les androgènes sont en excès, ils accélèrent le cycle de vie du cheveu. Malhereusement, nous avons un nombre limité de cycles de pousse durant notre vie.
En arrivant à épuisement, les follicules pileux deviennent plus petits et produisent des cheveux plus fins et fragiles. C’est à ce moment qu’on peut observer un dégarnissement progressif.
Évaluer son niveau d’alopécie avec l’échelle de Ludwig
La perte de cheveux chez les femmes est généralement localisée sur le haut du cuir chevelu, sur la lisière frontale et les tempes.
"L'échelle de Ludwig" plus communément employée pour désigner l'ampleur d'une alopécie androgénétique chez la femme se présente sous 3 niveaux :
Cette échelle vous permet d’identifier les différents niveaux de développement de l’alopécie, néanmoins l’évaluation doit être réalisée auprès d’un dermatologue pour un diagnostic pertinent.
Témoignage : l'impact psychologique de l'alopécie
Les stéréotypes de genre sont malheureusement omniprésents dans notre société. Une femme qui perd sa chevelure va à l’encontre de ces standards ce qui créé un réel impact psychologique. Si l’épreuve personnelle n’est pas suffisante, dans ce contexte, le regard des autres n’aide pas. De nombreuses questions surviennent alors : Comment préserver ma féminité malgré tout ? Comment réussir à m’accepter comme je suis ?
Dans son témoignage, Zoé donne son point de vue sur ces questions et met en lumière son aventure avec son alopécie. De vouloir la cacher avec un foulard jusqu’au jour où elle se découvre en affrontant les regards, elle raconte l’isolement et le mal être qu’elle a pu ressentir. Aujourd’hui Zoé est danseuse professionnelle, mannequin et a fait de son alopécie une distinction de beauté.
Quelles sont les solutions envisageables ?
Les solutions envisageables varient en fonction de votre niveau d’alopécie et seul un médecin sera à même de vous aiguiller sur les bonnes options.
Pour une perte de cheveux modérée
Limiter les facteurs de stress
Le stress ainsi que le manque de sommeil jouent de pair sur votre santé. Lors de périodes de stress intense comme un examen, un surmenage au travail ou un problème de santé touchant un proche, il est habituel de voir une chute importante de cheveux.
“Éviter le stress” n’est pas une notion si simple, car vous ne maîtrisez pas ce qui se passe autour de vous. Le but va être à court terme de prendre un temps juste pour vous : une soirée, un week-end, quelque chose qui vous ressource émotionnellement. Et à long terme, vous aurez besoin de modeler votre quotidien en fonction de vos besoins en limitant l’exposition au stress.
Opter pour des coiffures qui ne fragilisent pas le cheveu
Une perte de cheveux d’origine hormonale peut être aggravée par ce que l’on appelle alopécie de traction. L’alopécie de traction se caractérise par un dégarnissement de la ligne frontale dû à des coiffures ou chignons trop serrés. Avec le serrage, une tension s’exerce sur le follicule pileux ce qui a tendance à le fragiliser encore plus.
Associée avec une alopécie androgénétique, les cheveux sont d’autant plus fragilisés ce qui accélère leur chute.
Améliorer son alimentation
Les nutriments que l’on consomme sont essentiels à la pousse de notre cheveu. Cependant, et nous le savons tous, avoir une alimentation équilibrée n’est pas une mince affaire. Pour une pousse optimale, le cheveu à besoin de vitamines et de minéraux pouvant être retrouvés dans l’alimentation de tous les jours. Malgré tout, nous vivons pour la plupart avec des carences liées à notre régime alimentaire.
Optez pour une alimentation diversifiée, équilibrée et pourquoi pas, des compléments de vitamines afin de redonner à votre cheveu ce dont il a besoin.
Pour une perte de cheveux importante
Avant toute démarche thérapeutique, consultez
Nous ne le répéterons jamais assez, il est toujours important de demander l’avis d’expert. En consultant les articles, les forums et les solutions miracles sur internet, c’est très facile de tomber sur de la désinformation.
Une perte de cheveu peut provoquer des états de stress intenses c’est pourquoi l’intervention d’un expert médical est importante pour rassurer, évaluer et orienter.
Intervention chirurgicale
Il existe de nombreuses façons d’intervenir sur une perte de cheveux généralisée. Les plus connus sont la greffe de cheveux, la tricopigmentation qui consiste à pigmenter la zone dégarnie comme un tatouage afin d’assombrir les zones clairsemées et enfin les injections PRP pour réintroduire des nutriments dans le cuir chevelu.
Nous vous conseillons d’entreprendre ce type d’intervention uniquement en vous référant à un professionnel de santé.
Apprendre à s’aimer avec son alopécie
Au-delà de ce à quoi une femme devrait ressembler selon la société, c’est à vous que revient le choix de ce qui est beau. Aujourd’hui, de nombreuses femmes s’assument pleinement avec un crâne rasé par choix ou non. L’absence de cheveux laisse place à de nouvelles façons de se découvrir, de s’habiller, de se maquiller en restant toujours aussi féminine.
Devenue un symbole de la pathologie, Jada Smith prend son nouveau look avec légèreté, et un soupçon d’autodérision.
Photo de couverture : Caique Nascimento sur Unsplash